Être passionné.
Thibault ne vit pas de sa passion mais il en rêve. 
C'est à côté de sa collection de DVD toujours plus grandissante que nous avons échangé sur sa passion du cinéma.
À travers ce sujet, s'en découle les rêves, la confiance en soi, la frustration et la peur.
Des points étroitement liés à ce qui le suit depuis son plus jeune âge. 
Musique : "Psycho killer" - Talking Heads
"Le cinéma est ma passion depuis toujours.

Je me souviens de mes 3 premiers films vus au cinéma quand j'étais petit : Bambi, Tarzan et Mulan.
À 6 ans j’ai découvert l'univers d'Harry Potter. J'ai tellement adoré que je suis retourné le voir 2 fois.
Je n’ai jamais été un grand fan de cette saga mais ça m’a permis d'apprendre l'existence du métier d'acteur.
Pour moi qui était en primaire, voir des enfants apprendre la magie dans une école pour devenir des sorciers, 
c’était incroyable. Ça m’a ouvert l'esprit et l'imagination."
"Je ne peux pas dire que j’étais un mauvais élève, mais le fait d'être rêveur a beaucoup joué sur mes notes à l’école. 
C'est souvent ce qui ressortait sur mes bulletins scolaires : « toujours dans sa bulle », « la tête ailleurs ».

Avant le cinéma je lisais beaucoup de BD, je jouais aux lego et j’inventais des histoires. Et le seul moyen que j'ai trouvé pour revoir mes idées : c’était de dessiner.  Je pensais qu’à ça jours et nuits.
J'ai toujours rêvé de prendre des cours de théâtre quand j’étais plus jeune,
mais je n’ai jamais osé demander parce que j'avais peur du jugement. 

Je me souviens d'une discussion où l'on m'avait dit : « Il va falloir que tu saches ce que tu veux faire plus tard ».
J’étais au collège, en 3ème et j’ai répondu que je voulais être acteur. On m'a répondu :
« C’est hors de question, il faut que tu fasses un vrai métier."


Le graphisme c’était une passion mais avec le temps, ça l'est moins.
J’ai l’impression d’être Ryan Gosling dans Lalaland, resté bloqué dans son jazz des années 50.
Mais si tu restes bloqué sur un style bien précis, tu ne laisses plus de place à la modernité et à l'évolution
."
"En 2011, deux jours après la rentrée, je suis allé voir Drive avec un copain. 
Il m’avait dit « Tu verras, c’est comme Fast and Furious ». La bande d’annonce était vraiment trompeuse.
Il a détesté le film quand moi je l'ai adoré. C’est la première fois que je voyais un héros aussi iconique. 

De là, j’ai appris à avoir de la curiosité et à me diriger vers des films d’auteur plus indépendants.
En 2012, j’ai commencé à écrire des scénarios pour la première fois. Je ne dessinais plus mais j’écrivais.
Je passais mes soirées à écrire en internat. Avec mon meilleur ami, on s'amusait même à rejouer certaines scènes. 
Je me suis toujours senti très différent des autres.
Le cinéma est pour moi un refuge, une forme d’échappatoire sur la réalité de la vie :
la réalité du travail, de l’école, des choses tristes…

Dans une salle de projection je me sens bien. Je reste captivé. C’est comme rentrer dans un temple :
tu coupes ton téléphone, tu fais le moins de bruit possible, tu respectes les gens autour de toi et tu respectes l’œuvre.

Je ne suis jamais parti en plein film, jamais. Et pourtant j’en ai vu des gros navets."
"Le métier d’acteur est et sera toujours mon rêve jusqu’à la fin de ma vie.
J’aimerais ne pas jouer mon propre rôle. J’aimerais en jouer d’autres : un connard, un méchant, une ordure s’il le faut…
Je pourrais jouer n’importe qui. Il n’y a rien de plus fou dans le monde que d’être payé à incarner un personnage. 


Les 3/4 des gens que j’admire le plus sont des personnes timides de base.
Des acteurs comme De Niro, Al Pacino…des personnes qui se sentent rejetés par les autres parce qu’ils ne cochent pas les cases du "standard", parce qu'ils ne sont pas comme telle ou telle personne.
Il faut passer outre la peur mais je trouve ça tellement dur de jouer et de parler devant des gens. 
Je sais parfaitement qu’un jour je vais y arriver et je sais aussi qu'à ce moment-là je donnerais tout.

C’est une passion maladive et j’ai besoin de voir au moins un film par jour.
Le cinéma c’était comme un deuxième père à la maison. Il m’a appris beaucoup de choses sur moi-même."
"Ma mère était fane de Lino Ventura. Elle me montrait beaucoup de films français comme : 
Le clan des Siciliens, Les Tontons flingueurs ou encore Taxi pour Tobrouk. Tous ces vieux films français cultes.

Elle m’a beaucoup aidé dans ma passion parce qu’elle était tellement joyeuse, gentille, aidante…bref.
Elle fait un super personnage avec l’obtention d’un Oscar pour la performance.
Ma maman c’est la meilleur personne que j’ai connu sur cette terre, c’est vraiment quelqu’un d’exceptionnelle.
Elle inventait un monde au quotidien et ça m’a aidé à consolider le mien.
Elle me poussait dans mes envies. Elle me regardait jouer et lisait toutes mes BD…Elle m’a toujours soutenu.
Une femme fantastique."
"Ta passion ce n’est pas un rêve, c’est une réalité. 
En revanche, on rêve de ce qui nous passionne. On rêve de le faire, de le réaliser, d’y arriver.
Le cinéma c’est ma vie et je ne suis rien sans le cinéma.

C’est dur parce que tu as l’impression d’être un doux rêveur. Mais il faut croire en ses rêves.
S’il n’y a pas de rêves, il n’y a pas de vie. 


Et puis c’est beau d’être passionné. C’est passionnant."

THIBAULT
2023
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Projet photo à l'argentique - EKTAR 100
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